hypnothérapie et sommeil
L’hypnose est encore méconnue, souvent perçue comme un état mystique, dangereux, ou tout simplement inventé. Mais la médecine traditionnelle s’y intéresse de plus en plus et perçoit son immense potentiel pour soigner tous types de problèmes, notamment les insomnies et autres troubles du sommeil.
Voici les réponses à toutes les questions que vous pouvez vous poser sur cet état particulier aux bienfaits trop longtemps sous-estimés.
Qu'est-ce que l'hypnose ?
Le mot « hypnose » vient du terme grec « hupnos », le sommeil. L’état hypnotique est un état modifié de conscience (EMC), au même titre que le rêve, la transe, la méditation ou encore les expériences mystiques.
A mi-chemin entre le sommeil et la veille, l’état hypnotique nous permet de percevoir les choses différemment. C’est un état naturel qui peut être provoqué par n’importe quel stimulus, comme observer les vagues, écouter de la musique relaxante, ou encore s’évader dans la lecture.
Contrairement aux idées reçues, l’hypnose n’est pas un mythe mais bel et bien une réalité. L’activité cérébrale caractéristique de la transe hypnotique est d’ailleurs parfaitement identifiable en Imagerie Cérébrale (IRM).
Il est possible de provoquer cet état hypnotique de manière volontaire, dans un cadre médical ou thérapeutique, pour accéder à l’inconscient de la personne hypnotisée et la débarrasser des pensées ordinaires qui peuvent constituer un obstacle à la résolution d’un problème. On parle d’hypnothérapie, ou de thérapie par l’hypnose. Pour atteindre cet état de conscience modifiée, le patient doit donner son consentement : il est donc impossible d’être hypnotisé contre son gré.
L’hypnothérapie est en général utilisée pour soigner les troubles anxieux : phobies, stress, crises d’angoisse ou manque de confiance en soi. Mais cette discipline a prouvé son efficacité et est donc de plus en plus mise en application dans le champ médical, notamment pour soigner les dépendances et addictions (tabagisme, alcoolisme…), les troubles de l’alimentation, les troubles de la personnalité ou encore les troubles de l’humeur.
Selon l’application, l’hypnose sera plus ou moins efficace, et donc utilisée en technique principale ou en complément. Pour lutter contre le tabagisme et les effets du sevrage par exemple, l’efficacité de l’hypnose est de 80%.
Depuis quelques temps, l’hypnose est également prescrite pour lutter contre les insomnies.

Comment se déroulent les séances ?
Les séances d’hypnothérapie sont progressives. Elles durent en général 45 minutes durant lesquelles plusieurs phases se succèdent :
*La phase de « préinduction » :
le patient est allongé sur un divan. Le praticien, à côté de lui, lui demande de fermer les yeux ou de fixer un point précis, puis il l’invite à se détendre en lui parlant doucement d’une voix douce et monocorde, parfois même en s’aidant d’un fond musical apaisant.
*La phase d’ « induction » :
une fois que le patient est bien relaxé, le praticien lui demande de fixer son attention sur lui-même, sur certaines zones de son corps précises, et de rester concentré dessus. Le patient, à l’issue de cette phase, doit alors avoir atteint un état de somnolence.
*La phase d’hypnose :
l’hypnothérapeute s’assure que le patient est bien en état d’hypnose, en émettant des suggestions directes, comme lever le bras, croiser les doigts. Si le patient est bien sous hypnose, les suggestions s’orientent vers l’objet de la séance : « Votre douleur disparait » si l’hypnose est utilisée à but anesthésiant, « vous êtes dans un endroit paisible et agréable » si l’hypnose vise à lutter contre le stress, etc.
Une fois la phase d’hypnose terminée, le patient est réveillé de manière douce et progressive : il revient peu à peu à la réalité, retrouve peu à peu les sensations ordinaires dans son corps et dans son esprit, jusqu’à ce qu’il ait abandonné complètement son état de veille.
A la fin de la séance, il est important que l’hynothérapeute et le patient discutent ensemble de la séance, du ressenti du patient, des progrès et prises de conscience effectués éventuellement, et de la suite à donner à la thérapie.

Quelles sont les contre-indications ?
L’hypnose ne fonctionne pas pour toutes les maladies ou pour tous les troubles, physiques ou psychiques. En effet, il sera inutile d’utiliser l’hypnothérapie pour soigner les maladies chroniques graves comme le cancer, les dépendances aux drogues dures, ou encore les troubles psychiatriques aigus comme la dépression ou la schizophrénie.
Dans le cas des personnes atteintes de troubles de la personnalité, il est même déconseillé d’avoir recours à l’hypnose. Cette technique est ainsi fortement déconseillée dans le traitement de la schizophrénie, des troubles psychotiques, ou encore de la sénilité.
L’hypnose est également contre-indiquée lorsque les patients ne sont pas consentants ou en tout cas pas ouverts à ce type de technique. Si le patient ressent de la nervosité ou un fort stress à l’idée de suivre des séances d’hypnose, par peur de perdre le contrôle et de révéler une partie de lui-même qu’il ne souhaite pas révéler, ou par peur de l’inconnu ou de la nouveauté, alors l’hypnothérapie risque d’être inefficace voire perturbante pour le patient.
Dans ce dernier cas, le thérapeute peut expliquer au patient en quoi ses craintes sont infondées, en lui expliquant que l’hypnose est au contraire un état agréable, sécurisant, et un moment de détente profonde. Il peut même le rediriger vers des patients ayant déjà essayé cette méthode pour avoir des témoignages rassurants. Mais si le patient est toujours nerveux, inutile d’insister ou de le forcer : le mieux est de le rediriger vers une autre forme de thérapie adaptée à son problème.
Comment choisir un hypnothérapeute ?
En France, on dénombre plus d’un millier d’hypnothérapeutes, ou de thérapeutes classiques dont les méthodes incluent l’hypnose. L’hypnose ne requiert pas de compétences extraordinaires, du moment que l’on connait la technique, il est très facile d’hypnotiser. Certaines personnes ont cependant des prédispositions naturelles et seront donc plus efficaces que d’autres. Pour tomber sur le bon hypnothérapeute et éviter de tomber sur un bon charlatan, vous pouvez consulter les annuaires des associations reconnues officiellement, comme celui de l’Institut Français d’Hypnose (IPH) ou celui de l’Association Européenne des Praticiens d’Hypnose (AEPH).
La pratique de l’hypnose n’est pas encore réglementée en France, il n’existe donc pas de titre officiel d’hypnothérapeute. Mais vous pouvez prendre connaissance de la charte éthique des associations spécialisées pour vous assurer que les thérapeutes sont bien formés à cette pratique.
Quoi qu’il en soit, un hypnothérapeute sérieux est d’abord un bon thérapeute. Il aura suivi des études de médecine ou de psychologie, avec éventuellement une formation complémentaire en hypnose comme en proposent ces associations ou d’autres organismes spécialisés dans certaines branches de l’hypnose, comme l’Institut Français d’Hypnose Humaniste et Ericksonienne (IFHE).
Outre la fiabilité du praticien et de son parcours, un autre critère important est à prendre en compte dans le choix de votre hypnothérapeute est votre propre ressenti, si le courant passe ou non entre vous. Ce sera en effet un facteur essentiel de la réussite de votre thérapie. Vous devez vous sentir en confiance avec l’hypnothérapeute choisi afin que le processus ne soit pas bloqué par des craintes ou des appréhensions.

En quoi l'hypnothérapie peut soulager agréablement vos insomnies ?
C'est tout d'abord une expérience agréable qui induit une relaxation profonde et diminue très rapidement l'impact des agents stressants.
L'hypnose s'impose aujourd'hui dans le champ des thérapies.
Les résultats sont rapides, mesurables et d'une efficacité indéniable.
Le but de l'hypnose est de permettre au patient d'inscrire et d'ancrer de nouveaux comportements et d'accéder aux ressources de son inconscient dans l'optique de la résolution d'un problème.
L’autohypnose, comment ça marche ?
Il est tout à fait possible de s’hypnotiser soi-même : c’est ce qu’on appelle l’autohypnose. L’autohypnose est plus difficile que l’hypnose, mais avec un peu d’entraînement, cette pratique est à la portée de tous. Il existe des guides, audio, vidéo ou écrits, qui peuvent vous guider si vous souhaitez vous y mettre.
Pour être sûr de réussir votre autohypnose, il vous faudra mettre en place un rituel que vous suivrez à chaque séance, pour faciliter l’installation de l’état d’hypnose. Par exemple, décidez de pratiquer tous les jours à la même heure, ou au même endroit, ou dans la même position, ou encore avec la même musique de fond… Au fur et à mesure des séances, l’entrée dans l’état d’hypnose sera de plus en plus facile, de plus en plus rapide et vous demandera de moins en moins d’efforts. Il existe d’ailleurs des conditions favorables à l’installation de l’état hypnotique : par exemple, la position assise sur un canapé confortable, avec les mains posées sur les cuisses et les deux pieds à plat sur le sol.
Pour réussir votre autohypnose, il est important d’apprendre à vous relaxer. Si vous êtes plus détendu dans un environnement silencieux, coupez tout son extérieur ; tandis que si la musique douce vous aide à vous apaiser, vous pouvez mettre un fond sonore. Une fois que vous êtes dans les bonnes conditions, détendu et concentré, vous pouvez commencer l’autosuggestion. Pensez à privilégier les formulations positives et à visualiser des situations précises liées au problème que vous souhaitez traiter. Une solution efficace peut être aussi d’enregistrer au préalable vos propres messages d’autosuggestion, afin de ne pas avoir à penser pendant votre séance.
Qu'est-ce que l'hypnose Ericksonienne ?
Il existe plusieurs « écoles » d’hypnothérapie, qui diffèrent en plusieurs points (le rôle de l’hypnotiseur et le rôle de l’hypnotisé, notamment). Les quatre principales écoles sont les suivantes :
L’hypnose traditionnelle : l’hypnotiseur a un rôle prédominant, c’est lui qui guide la séance, avec des suggestions directes. Le patient, lui, est passif ;
L’hypnose semi-traditionnelle : l’hypnotiseur guide également la séance, mais avec des injonctions directes et indirectes ;
L’hypnose nouvelle : l’hypnose prend la forme d’un échange entre l’hypnothérapeute et le patient. La communication est donc prédominantes et garante du succès de l’hypnose ;
L’hypnose Ericksonienne : le patient joue un rôle actif dans l’atteinte de l’état d’hypnose.
Ce quatrième type d’hypnose est de plus en plus utilisé. Inspirée par les travaux de Milton Erickson au 20ème siècle, l’hypnose Ericksonienne privilégie les métaphores et les symboles pour guider le patient et l’amener à trouver les solutions à ses problèmes par lui-même.
Le rôle de l’hypnothérapeute est alors plus effacé, moins directif, il est seulement un levier qui va activer les ressources nécessaires en chacun d’entre nous pour trouver les solutions en notre propre inconscient.
Quels sont les avantages de se soigner par l'hypnose ?
Les bienfaits de l’hypnose sont donc nombreux et leur efficacité a été maintes fois prouvée. Si vous souffrez d’insomnies ou de troubles du sommeil, vous trouverez de nombreux avantages à pratiquer l’hypnose. L’hypnose pourra venir à bout de votre problème, quelle que soit son origine : une peur de s’endormir, les apnées du sommeil, des difficultés à vous détendre pour sombrer dans le sommeil, ou encore un sommeil léger avec des difficultés à se rendormir après.
L’hypnose est une méthode tout ce qu’il y a de plus naturel : contrairement aux médicaments par exemple, elle ne comporte aucun risques sur votre santé, aucun effet secondaire ou négatif, et elle peut être renouvelée autant de fois que vous le souhaitez jusqu’à ce que vous veniez à bout de votre problème.
Un autre avantage de l’hypnose est qu’il s’agit d’une méthode plutôt économique : en général, quelques séances suffisent pour venir à bout du problème de manière durable. D’autres formes de thérapie, comme les TCC ou encore la psychanalyse, sont bien plus longues, et plus il y a de séances, plus le budget est conséquent… En plus, il est toujours possible de vous mettre à l’autohypnose, ce qui ne vous coûtera rien du tout et vous permettra de vous soigner vous-même sans risque à chaque fois que vous en éprouverez le besoin !
Pour conclure
L’hypnose est donc une méthode naturelle, qui ne présente aucun risque : la peur de rester « bloqué » dans l’état d’hypnose est infondée puisque l’esprit, même sans aide extérieure, reviendra toujours à son état initial. Pour soigner de nombreux problèmes psychiques et physiques, l’hypnose peut être une méthode complémentaire ou se suffire à elle-même. Dans le cas des troubles du sommeil, notamment, plus besoin de prendre des somnifères, médicaments qui présentent des risques d’effets secondaires ou d’accoutumance : l’hypnose se suffira à elle-même.
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